L’ALLÉGORIE DE LA CAVERNE DE PLATON

Dans un lieu souterrain, en forme de caverne, des êtres humains sont là depuis leur enfance, les jambes et le cou enchaînés, de sorte qu’ils ne peuvent bouger ni voir ailleurs que devant eux. Jamais ils n’ont vu la lumière du soleil, dont ils ne connaissent que la faible clarté qui parvient jusqu’à eux. Des choses et d’eux-mêmes, ils ne connaissent que les ombres projetées sur la paroi de la caverne qui leur fait face. Des sons, ils ne connaissent que les échos.
Si l’un d’entre eux devait être libéré de ses chaînes et accompagné de force vers la sortie, il souffrirait des mouvements qu’il doit faire, et l’éblouissement du soleil l’empêcherait de voir les objets dont, tout à l’heure, il ne distinguait que les ombres. Il résisterait et ne parviendrait pas à percevoir ce que l’on veut lui montrer. Il en viendrait à conclure au sujet du soleil que celui-ci gouverne tout dans le monde du visible. Sera-t-il tenté de revenir à sa situation antérieure ? S’il persiste, il s’accoutumerait. Il pourrait voir le monde dans sa réalité. Advenant son retour à sa condition antérieure, il raconterait le monde extérieur, tel qu’il l’a vu, à ses semblables. Ceux-ci seraient peut-être incapables d’imaginer ce qui lui est arrivé, le recevraient très mal et refuseraient même de le croire !
L’allégorie de la caverne expose une théorie de l’acquisition des connaissances. Platon, philosophe grec renommé, montre que la connaissance des choses nécessite un travail, des efforts pour apprendre et comprendre. Il s’agit donc d’une allégorie que l’on peut appliquer à la problématique de l’assuétude, des dépendances de toutes sortes. L’alcool, les drogues, les médicaments, le jeu, la dépendance affective, etc., représentent tous un type de caverne moderne. Le dépendant est enchaîné dans un lieu souterrain et s’il sort de sa caverne, il souffrira des nouveaux mouvements qu’il devra faire et sera cruellement éblouit par les rayons du soleil.
Il devra persévérer et demeurer à l’extérieur de la caverne malgré son inconfort. Ses yeux s’habitueront peu à peu à la luminosité du soleil et ainsi pourra-t-il voir la réalité et accéder à la connaissance. C’est de cette façon qu’il sera enfin libéré de ses chaînes (la dépendance) et ne voudra plus retourner à son ignorance antérieure.